L’hydrogène sera-t-il le carburant de l’avenir ?
S’il reste quelques obstacles à surmonter, l’hydrogène espère malgré tout faire valoir ses qualités.
La voiture électrique à batterie a longtemps été présentée comme le futur de la mobilité. Si des progrès ont été réalisés pour augmenter son autonomie, son temps de charge, certains craignent, dans un futur proche, d’atteindre des limites. Pour les cas spécifiques où une voiture électrique à batterie rencontre ces limites (très grandes distances à parcourir, besoin de chargement important…), une solution existe : remplacer les véhicules électriques à batterie par des véhicules électriques à pile à combustible alimentée par de l’hydrogène.
L’hydrogène se présente sous forme de gaz compressé et parfois liquéfié. Il est essentiellement produit par vaporeformage (du gaz naturel ou du biogaz combiné à de la vapeur d’eau et un catalyseur) ou par électrolyse (du courant passe dans de l’eau pour séparer hydrogène et oxygène). Si l’électrolyse est réalisée à partir d’électricité renouvelable, l’hydrogène est considéré comme vert. Et permet d’assurer une mobilité zéro carbone.
Atouts et faiblesses des véhicules à hydrogène
La pile à combustible a un gros avantage : elle produit l’électricité en temps réel. Plus besoin de borne pour charger sa voiture. Il suffit de passer à la pompe faire le plein d’hydrogène. Temps nécessaire : 5 minutes ! Mieux : la voiture à hydrogène affiche d’ores et déjà une autonomie de 550 km. Et comme l’auto électrique à batterie, elle est silencieuse et capable des mêmes accélérations.
Si en termes d’utilisation le véhicule à hydrogène a manifestement des arguments en sa faveur, plusieurs aspects doivent encore être améliorés si ce carburant veut s’imposer dans le futur :
- Les stations de distribution d’hydrogène coûtent cher : 1 million d’euros pour celles destinées aux voitures ; 3,2 millions pour celles dédiées aux bus. Il n’en existe que 2 en Belgique : à Zaventem chez Toyota Europe et à Hal chez Colruyt. D’autres sont annoncées à Haasrode, Gand, Liège et Wilrijk.
- Le rendement de l’hydrogène s’élève à 45% contre 75% pour les véhicules à batteries mais 25% pour le diesel et l’essence ! En cause : les pertes d’énergie dues à ses transformations. Toutefois, des chercheurs réalisent des avancées prometteuses. Une équipe américaine a annoncé avoir créé une pile à combustible avec un rendement de 98% !
- Le prix. Il faut compter environ 50 € pour rouler 500 km avec de l’hydrogène contre 12 € pour l’électricité. Quant au coût moyen du véhicule, il est pour l’instant 2x plus élevé (70.000 € contre 35.000 €).
La peur de l’explosion
Un autre argument pourrait compromettre l’avenir de l’hydrogène. Son extrême explosivité. Davantage pointée du doigt que celles des autres gaz comme le LPG, par exemple. Le risque d’inflammabilité, en effet, n’est pas nul comme l’a montré un incident survenu en Norvège en 2019. Toutefois, des mesures de sécurité sont prises lors des remplissages de réservoirs. Quant à ces derniers, ils doivent aussi répondre à des normes très strictes (résister à des tirs de balles, au feu, aux chocs) et être contrôlés.
Les bus à la pointe de l’hydrogène
Si l’hydrogène peine à convaincre Monsieur Tout-le-Monde, il a davantage d’adeptes auprès des sociétés de transports publics. La raison ? La voie de l’hydrogène est technologiquement et économiquement plus avancée pour les bus que pour les voitures.
Ainsi, l’hydrogène est l’un des carburants qui a remplacé le diesel dans les bus ces dernières années. Plusieurs villes européennes ont équipé leur flotte. C’est le cas d’Anvers où 5 bus à hydrogène De Lijn circulent depuis 2014. En Wallonie, Liège et Charleroi devraient accueillir 2 stations de rechargement pour les futurs bus TEC à hydrogène. Le projet à Charleroi est un partenariat avec ENGIE.
Pour plus d’infos, lisez également notre article 9 questions sur la voiture à hydrogène.