Pourquoi la sécurité et la santé au travail sont des enjeux clés pour les entreprises ?
Sécurité, santé et bien-être sont des valeurs essentielles pour un groupe mondial comme ENGIE. Comment appréhender les risques, notamment en matière de sécurité électrique ? Comment faire face à la diversité des dangers ? Rencontre avec un expert, Stijn De Rijck, Health & Safety Manager de GEMS, l’une des principales business units d’ENGIE.
ENGIE est un groupe mondial de référence dans la fourniture d’énergie bas carbone et les services associés. Il s’appuie sur quelques métiers cœur (GBU ou global business units) chargés des opérations dans les pays et régions. Parmi elles, Global Energy Management & Sales (GEMS) joue un rôle clé en matière de transition et de gestion énergétique, notamment pour l’électricité, les énergies renouvelables, le gaz naturel et les produits environnementaux. Ses experts sont spécialisés dans l’approvisionnement en énergie, l’accès au marché et la gestion des risques, mais aussi les services liés à la transition et la gestion des actifs énergétiques. «Au sein de GEMS, nous avons une grande diversité de métiers et d’activités, donc des risques et des enjeux de sécurité et de santé aussi très variés. Une spécificité de notre GBU qui rend le rôle du Health & Safety Manager encore plus intéressant… et complexe», sourit Stijn De Rijck, fiscaliste de formation, devenu expert en prévention et protection au travail par passion.
Politique «Zéro accident»
Pour ENGIE, la sécurité, la santé et le bien-être au travail sont des valeurs fondamentales. Pour réaliser son ambition, le groupe s’appuie désormais sur un plan global de prévention 2020-2025, baptisé «One Safety». «L’ensemble du groupe opère une transformation gigantesque en termes de politique sécurité-santé. Ce plan repose sur 7 piliers, dont l’un des plus importants est la création d’une culture de sécurité alignée, cohérente et fondée sur des règles standards. Bien entendu, cela signifie former les managers et adopter une nouvelle gouvernance en la matière», explique-t-il. « Le plan définit également l’aspect communication, la gestion des contractants et des projets pour réduire au maximum les risques. C’est important, notamment chez GEMS, car nous sommes, la plupart du temps, responsables de la sécurité des projets !»
Prioriser les risques
Dans le groupe ENGIE, les risques industriels sont au centre des attentions. Chez GEMS, les risques psychosociaux viennent ajouter une couche à la problématique Health & Safety. «En effet, nous avons des activités industrielles, mais 90% de nos travailleurs sont dans les bureaux, avec des enjeux totalement différents, notamment en matière de bien-être au travail. Il faut des dispositifs d’écoute, de sensibilisation, d’accès à une nourriture saine et aux activités sportives, etc.», poursuit Stijn De Rijck. En parallèle, GEMS a du personnel technique de terrain avec ses risques propres. Que ce soit :
- dans les activités de stockage et de transport de biomasse avec ces substances inflammables, cancérigènes, etc. ;
- celles liées à l’installation de panneaux photovoltaïques ou de cabines à haute tension, présentant des risques électriques ; les équipes qui gèrent le réseau électrique 24/7 peuvent souffrir de fatigue, d’isolement, etc. ;
- ou les key account managers qui sont sur la route (risque routier) ou sur site, face à des risques gérés par les clients.
«GEMS est une structure étonnante et très diversifiée, ce qui rend notre tâche ardue. Nous devons prioriser les risques, tout en satisfaisant tout le monde, car chacun voit le “risque à sa porte”. L’autre difficulté ? Notre dimension globale, qui offre un panel varié de législations nationales en la matière. Heureusement, nous comptons sur le soutien de gestionnaires locaux !», dit-il.
La sécurité électrique, un défi à part entière
Chez GEMS, la sécurité électrique est évidemment un enjeu majeur. Comme les nombreuses entreprises qui sont concernées par les risques électriques, à partir du moment où elles disposent d’infrastructures, comme des panneaux photovoltaïques, des batteries, des bornes de recharge pour la mobilité électrique, une cabine haute tension, etc. Et pour cause, chaque employeur doit respecter une série d’obligations en la matière, puisqu’il est responsable des accidents électriques dans le cadre des activités de l’entreprise… «C’est évidemment la motivation première : chaque employeur veut protéger ses travailleurs. C’est du bon sens, car personne ne veut être confronté à un drame. Mais la sécurité électrique offre aussi des avantages financiers aux entreprises, car moins d’accidents, cela signifie moins d’absences, donc des coûts réduits. Un autre aspect est la question d’image : en cas de manquement, cela peut lourdement impacter la notoriété d’une société», explique le Health & Safety Manager de GEMS. C’est aussi pour cette raison que le département mise sur la prévention via une série de règles et bonnes pratiques : «Nous avons, par exemple, conçu des guides avec les incontournables de la sécurité, ainsi que les ‘Do’s and don’ts’, afin de préparer nos collègues dans toute situation. En théorie, une application parfaite de ces mesures peut diminuer le nombre d’accidents de 80% !»
Passage obligé, la formation
Comme dit l’adage, mieux vaut prévenir que guérir. Chez ENGIE, agir en amont est capital pour éviter les accidents électriques : cela passe, entre autres, par la formation. «La formation est une obligation pour les équipes internes qui travaillent directement avec l’électricité : nos key account managers, nos experts en transition, etc. Mais nous proposons aussi nos formations aux contractants, aux sous-traitants et aux clients qui le souhaitent. Nous sommes attentifs à la sécurité de notre personnel, mais aussi à celle de tous ceux avec lesquels nous travaillons !», précise-t-il. Ainsi, des formateurs expérimentés partagent leurs connaissances pratiques et théoriques au travers de formations standards (BA4, BA5 et manœuvres en haute tension) ou sur mesure, afin de former le personnel interne ou externe. «Une fois que le travailleur dispose de son attestation, cela indique clairement ce qu’il peut faire dans chaque situation précise. Par exemple, peut-il entrer dans une cabine haute tension avec une attestation BA4 ? Quid avec une BA5 ? Et s’il peut entrer, que peut-il faire ou ne pas faire à l’intérieur», conclut Stijn De Rijck.