Que nous apporte 2023 sur les marchés de l’énergie ?
Le prix du gaz a fortement baissé
Les prix du gaz, en particulier, ont fortement baissé. Le mois dernier, le prix du gaz TTF pour livraison en février est passé de 150 € à 65 €/MWh. Cette situation est due en grande partie à un climat hivernal exceptionnellement doux et venteux. En fait, la météo a été si clémente que nous avons pu injecter dans les stockages de gaz du nord-ouest de l'Europe à la fin du mois de décembre - un phénomène qui ne se produit pas très souvent en hiver. Cet hiver doux fait retomber les prix du gaz, qui ont explosé l'année dernière. Le risque lié au manque d’approvisionnement a été considérablement réduit. En effet, avant l'hiver, les prix étaient soutenus par l'incertitude concernant la saison de chauffe, mais désormais, la confiance dans le marché augmente. Et avec la confiance, les prix baissent.
Investissements dans les terminaux GNL
Les investissements dans les infrastructures de GNL commencent également à porter leurs fruits. L'Europe a déjà considérablement augmenté ses importations de GNL en 2022, mais la capacité d'importation restait un goulot d'étranglement. Entre-temps, le premier des cinq terminaux GNL allemands prévus (à Wilhelmshaven) est opérationnel. Du côté de l'offre, nous pouvons nous attendre à davantage de GNL en provenance des États-Unis maintenant que les travaux de réparation ont été achevés au terminal de Freeport, qui représente 20% de la capacité totale d'exportation américaine.
Réduction et destruction de la demande
Enfin, la réduction et la destruction de la demande continuent de participer à la baisse des prix. La réduction de la demande (consommation plus efficace et températures douces) et la destruction de la demande (activité, usines/chaînes de production fermées) participe fortement à la réduction de la consommation de gaz par rapport aux niveaux normaux en cette saison.
Les prix de l'électricité en baisse également
Outre les prix du gaz, nous constatons également une baisse des prix de l'électricité. L'un des scénarios hivernaux les plus favorables que l'on pouvait imaginer semble se produire actuellement.
Bonne production éolienne et nucléaire
Les parcs éoliens produisent en abondance en raison d'un début d'année 2023 plutôt venteux. L'amélioration est également visible dans la disponibilité des centrales nucléaires françaises : à 75%, la capacité est à son plus haut niveau depuis le début de l'année dernière. Si cette disponibilité intervient plus tard que prévu, elle garantit de toute façon une moindre dépendance à l'égard des combustibles fossiles tels que le gaz et le charbon. Cela permettra d'économiser des millions de mètres cubes ou de tonnes de carburant nécessaires à la production d’électricité.
La prudence reste de mise
Les prix du gaz en ce moment sont similaires à ceux d'avant l'invasion russe de l'Ukraine. Chaque jour d'hiver chaud qui passe augmente la probabilité que l'Europe arrive au printemps avec des quantités importantes de gaz encore stockées. Le taux de remplissage des stocks de gaz européens est actuellement supérieur de 20% par rapport aux années 2016-2022. Le défi de les remplir à nouveau pendant les prochains mois d'été semble de plus en plus facile à relever. Mais nous ne devons pas nous réjouir trop vite.
Les choses peuvent-elles encore se dégrader ?
Des vagues de froid de février et de mars pourraient réduire considérablement les réserves. De plus, le mois d'avril est particulièrement instable, comme nous l'avons vu l'année dernière. Et également, cet hiver chaud est peut-être bon pour le marché de l'énergie pour le moment, mais il est particulièrement inquiétant pour le climat. De plus, le manque de chutes de neige dans les Alpes pourrait encore avoir des conséquences néfastes. Si les chutes de neige ne sont pas suffisantes, la production d'électricité d'origine hydraulique (qui représente normalement quelque 17% de la production européenne d'électricité) sera affectée pour le reste de l'année.
Le prix du gaz va-t-il rester à ce niveau ?
Parallèlement, la baisse de la consommation de gaz décrite précédemment est en partie due aux prix extrêmement élevés du gaz l'année dernière. Maintenant que les prix baissent à nouveau, les processus de production précédemment réduits, peuvent redevenir rentables à un certain niveau de prix, ce qui entraîne une augmentation de la demande et donc du prix du gaz.
En plus, le prix du gaz européen a connu une telle dégringolade qu'il est même passé sous le prix du gaz asiatique. Cela pourrait entraîner un déplacement des approvisionnements en GNL vers les ports asiatiques. Si le prix baisse encore plus, les centrales au gaz peuvent devenir plus rentables que les centrales au charbon - ce qui entraîne une augmentation de la demande et du prix du gaz.
Et, il faudra rester attentif à l’évolution de la guerre en Ukraine.
Finir sur une note positive
Malgré ces points d’attention, après une année complexe sur les marchés de l’énergie, il est agréable d'entamer 2023 avec quelques bonnes nouvelles. Il reste à voir si ce scénario favorable se poursuit.
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