L’homme aux 500 analyses de risques
Bonjour Kristof ! Quelle est la leçon la plus importante que vous tirez de toutes ces analyses de risques ?
« Les clients se préoccupent avant tout de leur activité principale – pas de leur cabine haute tension et de la multitude de risques qui peuvent y être liés. Tant que l’entreprise a de l’électricité, ils ne se posent guère de questions. Pourtant, ces risques existent, et les détecter peut éviter que l’entreprise soit privée de courant. »
Connaissez-vous des cas où l’analyse d’ENGIE a eu un effet majeur ?
« Absolument. C’est ainsi que chez un client, nous avons observé l’existence d’une perte de courant. Le soucis venait d’un isolant endommagé. Le courant ne passait pas par le conducteur mais le longeait, ce qui créait de petits éclairs allant d’un contact à l’autre. Nous avons alors demandé au gestionnaire de réseau de déconnecter la cabine, après quoi notre installateur s’est immédiatement rendu sur place pour la réparation. Cette intervention a évité le risque d’explosion et d’arcs électriques. »
« Chez un autre client, nous avions constaté un niveau de gaz SF6 trop bas dans le disjoncteur, ce qui crée un risque d’arcs électriques. Nous avons corrigé la situation lors d’une coupure de réseau planifiée, évitant ainsi un déclenchement intempestif. »
Qu’en est-il des clients qui souhaitent installer des panneaux solaires ?
« Il arrive souvent qu’un client qui veut s’équiper de panneaux solaires ne pense pas à la nécessité de faire vérifier sa cabine haute tension, alors qu’une analyse de risques est obligatoire dans ce cas. Il faut en effet être en mesure d’en présenter les résultats au gestionnaire du réseau de distribution. De plus, la cabine doit répondre à une série d’exigences. Si des problèmes sur la cabine sont constatés après coup, tout le projet en sera retardé. Mieux vaut donc réfléchir au rôle de la cabine haute tension en amont. »
Y a-t-il beaucoup d'anciennes cabines ?
« Oui, les cabines trop vieilles ne sont absolument pas rares. C’est ainsi qu’un jour, nous avons réalisé une analyse de risques sur une cabine datant des années 1950. Après avoir ouvert la porte, nous l’avons refermée aussitôt, sans même entrer ! Son état était lamentable, et il n’y avait aucune protection, aucun blindage. »
Comment vous y prenez-vous pour réaliser une analyse de risques ?
« Il existe des procédures standard, qui dépendent de l’âge de la cabine. Un critère important est l’année de construction, avant ou après 1983. Si la cabine date d’avant 1983, l’analyse de risques doit être doublée d’un premier contrôle supplémentaire, effectué par un organisme externe. Ce contrôle n’est pas nécessaire pour les cabines d’après 1983. »
Vous souvenez-vous de certaines anecdotes amusantes ou interpellantes ?
« Nous voyons de tout dans notre métier. Mais ce que j’ai vu de plus bizarre dans ma carrière, c’était une cabine dans un état de propreté impeccable. On nous a dit qu’elle était nettoyée toutes les semaines, à la serpillière humide. L’eau et le courant électrique ne font pas bon ménage, c’était effrayant ! »
Quelles sont les mesures de sécurité personnelle que vous prenez lors d’une analyse de risques ?
« Nous effectuons toujours une analyse de risques dite ‘de dernière minute’ pour vérifier que la cabine est accessible en toute sécurité. Lorsque le risque est trop élevé, nous n’entrons pas. Nous commençons par écouter, regarder et sentir. Nous vérifions l’absence de bruits anormaux, d’eau ou de corps étrangers comme des petits animaux ou de la vermine, d’odeur d’ozone. Nous portons bien entendu les équipements de protection personnelle nécessaires, par exemple des chaussures de sécurité, une veste anti-feu et un casque de manœuvre. »
Quelle est la pire des situations que vous avez vécue lors d’une analyse de risques ?
« Il s’agit généralement de cabines dans lesquelles nous n’entrons pas. Les risques majeurs sont dus à des éléments peu reconnaissables pour le client. C’est ainsi que certains disjoncteurs présentent un risque important à la manœuvre : ils déclenchent, mais seront très difficile à réenclencher. Ou encore, il y a des disjoncteurs avec un bain d’huile comme isolant. Si le niveau d'huile est trop bas, l'isolation est insuffisante pour manœuvrer, ce qui peut provoquer un arc électrique. »
Après l’analyse, quelle est la solution la plus fréquemment choisie par le client ?
« Cela dépend. Parfois, il s’agit d’une réparation somme toute légère. Mais il arrive plus souvent, dans 60 à 70 % des cas, que le client opte pour une nouvelle cabine, à installer au même endroit ou à un autre emplacement. Il se peut en effet que la fiabilité soit amoindrie et qu’il existe un risque de coupure inopinée de l’alimentation électrique.»
Les clients sont-ils satisfaits du service offert par ENGIE ?
« Les clients chez qui nous avons installé une nouvelle cabine sont en général très satisfaits de notre intervention, vu qu’ENGIE leur fournit une solution complète et sans souci. »
Avez-vous un dernier ‘conseil en or’ pour les entreprises ?
« L’analyse de risques de la cabine haute tension est de la plus haute importance, mais il existe à côté de cela une obligation légale de contrôle de l’ensemble de l’installation électrique. Cela inclut donc la partie basse tension. Je conseille toujours à mes clients d’effectuer au moins 1 fois par an ou tous les deux ans des mesures à l’aide d’une caméra infrarouge. Cela permet de détecter les zones de chaleur éventuelle dans des éléments comme les tableaux basse tension. »