Cet homme a plus de 700 Check-up Heating au compteur !
Bonjour Pascal ! Quels sont les systèmes de chauffage concernés par vos audits ?
Il s’agit d’installations de chauffage situées dans des immeubles à appartements, de bureaux ou dans des entreprises. Sont donc concernées toutes les installations de chauffage alimentées par des combustibles liquides ou gazeux pour le chauffage de bâtiments.
Quel est le principal enseignement que vous tirez de tous ces audits ?
« De nombreux clients pensent à isoler la tuyauterie mais oublient les vannes de réglage par exemple. Les déperditions sont loin d’être négligeables surtout si on considère le nombre de vannes dans une chaufferie. Très peu d’investissements suffisent parfois pour faire des économies : un simple réglage de la courbe de chauffe par exemple ou l’installation de petits systèmes à velcro pour isoler les vannes. Cela arrive aussi régulièrement que les ventilations de la chaufferie ne soient pas aux normes, ce qui pose un vrai problème en termes de sécurité. »
Y a-t-il encore beaucoup de vieilles chaudières aujourd'hui ?
« Il y en a encore, mais de moins en moins. Depuis le début des années 2000, l’installation de chaudières à condensation a permis d’améliorer fortement les rendements. Mais souvent, pour des questions de budget notamment, la chaudière a été remplacée par un modèle plus économique sans investir dans des pompes de circulation plus performantes. Malheureusement, cela réduit le bénéfice que vous pouvez tirer de cette nouvelle installation.
Et puis, nous sommes en 2022 donc les premières chaudières à condensation commencent aussi à arriver en fin de vie. Ce qui est surtout important, c'est de vérifier que la réglementation soit respectée. »
Comment se passe un audit ?
« D'abord, il y a un travail préparatoire, au cours duquel je demande à recevoir une copie des dernières attestations d'entretien. Cela me permet d’analyser les valeurs de combustion, pour voir si elles sont conformes à la réglementation, mais aussi la consommation annuelle de la chaufferie. Cela peut déjà donner une idée du rendement de l’installation et des moyens de l'améliorer.
Ensuite, je me rends sur place pour prendre des photos thermiques des tuyaux et vannes qui ne sont pas isolés. Ce sont des photos en infrarouge qui permettent de bien visualiser les déperditions de chaleur. Toutes les vannes non isolées apparaissent en rouge. En mesurant leurs dimensions, je peux calculer les déperditions annuelles.
Sur base de ces photos et de mes constatations, je rédige enfin un rapport en priorisant les investissements : d’abord ce qu'on appelle les « quick wins », puis tout ce qui est rentable dans les 2 ou 3 ans et enfin ce qui l’est après 5 ans. Si le cas se présente, je note aussi les points qui sont absolument à améliorer en matière de sécurité. »
Avez-vous le souvenir d’anecdotes amusantes ?
« Dans l'industrie et les nouvelles constructions surtout, les mètres carrés coûtent cher. Il m'est donc déjà arrivé de devoir prendre une échelle et passer par une toute petite trappe pour accéder à une chaufferie, où j’ai dû rester courbé tout le temps de l'audit. Je me suis alors vraiment demandé comment les techniciens avaient pu faire pour mettre la chaufferie en service ! »
À l’inverse, vous rappelez-vous de situations interpellantes ?
« Il y a des chaufferies qui ressemblent plus à un débarras qu’à autre chose. Par exemple dans des immeubles où le concierge manque de place. On y retrouve alors des cartons ou du linge qu'on met à sécher car il fait bien chaud dans la chaufferie... C’est dangereux car un tel local doit être exempt de matériel qui n'a rien à voir avec la chaufferie, au risque d’accélérer la propagation d’un incendie si un tel incident venait à se déclarer.
Un jour, j’ai aussi audité une chaufferie où j’ai constaté une fuite d'eau. Pour certaines installations, l'entretien n’est obligatoire que tous les deux ans. Alors, comme personne n’y était allé depuis longtemps, personne ne s'en était rendu compte. Grâce à cet audit, j'ai prévenu le syndic de l'immeuble pour qu'il intervienne au plus vite. »
Que gagne-t-on en moyenne à faire un audit ?
« La plupart du temps, on regagne au moins le coût de l'audit. L'investissement est très souvent rentabilisé rien qu’avec les recommandations d’investissements à court-terme, comme isoler les tuyaux ou les vannes par exemple.
Dans le cas d’un immeuble à appartements avec un système de chauffage collectif, cela peut aussi améliorer les possibilités de vente. Cela réconforte en effet l'acheteur de savoir que le rendement saisonnier est performant.
Enfin, il ne faut pas oublier non plus que le gain n’est pas qu’économique. Des installations plus performantes émettent aussi moins de CO2. »
Les clients sont-ils satisfaits du service offert par ENGIE ?
« J'ai toujours des retours très positifs, déjà parce que je fais l'audit en toute neutralité. Je ne suis pas lié au technicien qui fait l'entretien et qui pourrait avoir intérêt à vendre une nouvelle installation. Il s’agit ici de donner un maximum de conseils au client pour que son installation fonctionne de façon optimale et en toute sécurité.
Cela rassure le client de savoir s’il doit remplacer sa chaudière ou faire certains investissements pour en améliorer le rendement. Cela peut également réconforter les techniciens qui auraient déjà fait ces mêmes recommandations, confirmant que certains choix étaient les bons. Quel que soit le résultat, les clients sont satisfaits d'avoir demandé cet audit. »
Un dernier 'conseil en or' pour les entreprises ?
« Il y a encore beaucoup trop peu d'installations qui ont été auditées, donc c'est de faire cet audit évidemment ! Dans certaines régions, trop de clients ignorent encore l’existence de cette obligation d’obtenir une attestation. Cela peut parfois aboutir à des sanctions administratives. Et surtout, le gain est triple : économique, environnemental et sécuritaire ! »