Sécurité électrique : protégez vos travailleurs, dites adieu aux mauvaises habitudes !

Le Règlement général sur les installations électriques (RGIE) est très strict et régulièrement mis à jour. Résultat, les accidents électriques sont beaucoup moins fréquents d’après le rapport 2021 de l’Agence fédérale des risques professionnels (Fedris).  En 2021, moins d’un accident du travail sur 100 était ainsi lié à un problème électrique, une explosion ou un incendie. 

Il n’empêche, le risque d’électrisation, d’incendie ou d’explosion reste bien présent . Et quand ils se produisent, les accidents électriques peuvent avoir de graves conséquences pour les travailleurs : des brûlures , des lésions cérébrales ou cardiaques et, dans certains cas, le décès. Un décès environ 20 fois plus fréquent que lors d’un accident classique selon des statistiques de l’Institut national de recherche et de sécurité français. La prudence est donc de mise, autour des installations électriques haute tension bien sûr, mais aussi basse tension. 

Bonne nouvelle : la plupart de ces accidents électriques pourraient être évités en mettant davantage l’accent sur la sécurité électrique. Trop souvent en effet, sans même en avoir conscience, des travailleurs se retrouvent dans des situations dangereuses en entreprise. C’est ce que constate Kristof Vanwymelbeke , spécialiste ENGIE, lors de ses nombreuses analyses de risques chez les clients : « Nous avons un jour découvert une cabine haute tension parfaitement propre. Elle était nettoyée chaque semaine à la serpillière humide mais l’eau et le courant électrique ne font évidemment pas bon ménage. C’était effrayant ! D’autant plus que ce nettoyage était certainement réalisé par quelqu’un qui ne mesurait pas du tout les dangers de l’installation. »

Effrayant, mais pourtant pas si rare à en croire les nombreux témoignages de ses collègues. D’après Didier Gallez, formateur en sécurité électrique, « il est fréquent en effet que du personnel non habilité fasse des manipulations sur du matériel encore sous tension ». Par exemple ? 

• Le four d’une entreprise de plats cuisinés préparés faisait régulièrement disjoncter la cabine haute tension, que les employés de la chaîne de production réactivaient eux-mêmes ! 
• Un employé de bureau coupait le ventilateur de la cabine haute tension parce qu’elle soufflait de l’air chaud dans le couloir en plein été, etc.

D’autres situations dangereuses régulièrement observées ? 

• Sur un site industriel, une machine de production installée à proximité d’un jeu de barre, sous tension et non protégé, obligeant les ouvriers à se faufiler, plaqués contre la paroi de la machine, pour éviter tout contact avec ce jeu de barres !
• Des câbles sectionnés et dénudés qui pendent dans des armoires électriques, alors qu’ils devraient être manchonnés et identifiés. Par défaut, il faut toujours supposer qu’un câble sectionné ou dénudé est sous tension.

Aucune entreprise n’est à l’abri de ce type de risques. Dans la plupart des cas, « on a toujours fait comme ça », voire ces mauvaises habitudes ont même été transmises par les aînés. Mais la situation n’en reste pas moins dangereuse et contraire à la législation, comme le rappelle Gino Weemaes, instructeur chez ENGIE. « On rencontre encore trop souvent des personnes qui travaillent sur des installations électriques sans aucune certification BA4 ou BA5, qui est pourtant obligatoire. Elles pourraient ainsi se croire habilitées à faire des manipulations sans en mesurer les dangers. Et en cas d’accident, c’est l’employeur qui est juridiquement responsable. »

Conformément à l’article 19 de l’arrêté royal du 4 décembre 2012, c’est au responsable de l’entreprise à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ses travailleurs du risque électrique. En délimitant et en signalant par exemple les zones dangereuses, en fournissant le matériel de protection approprié, en s’assurant que les interventions soient faites dans les règles de l’art et, bien sûr, en organisant les formations adéquates et en délivrant les certifications BA4 ou BA5.

Un travailleur averti en vaut deux ! Rien de plus efficace qu’un cours pratique et théorique, dispensé par des professionnels, pour prévenir les accidents. Celle-ci permet en effet de :

• Sensibiliser l’ensemble des travailleurs aux dangers de l’électricité ;
• Délivrer les certifications requises au personnel habilité à travailler à proximité ou à intervenir sur les installations électriques ;
• Communiquer la conduite à tenir en cas d’accident électrique.

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