L’hydrogène vert en 6 questions

C’est un gaz ultra léger qui peut décarboner le secteur du transport routier, ferroviaire, maritime ou de l’aviation. Et diminuer l’empreinte carbone des industries lourdes, fort émettrices de gaz à effet de serre. On vous raconte ?
Isabelle V.
17/04/2023 |

Après des années de recherche et d’innovation, l’heure de l’hydrogène vert est là. Une énergie « propre », dont les usages semblent pouvoir répondre à de nombreuses problématiques environnementales. La technologie murit et les projets, notamment ceux menés par ENGIE et ses partenaires, commencent à voir le jour ou à entrer en phase de développement.

1. Comment expliquer l’hydrogène en quelques mots ?

L’hydrogène (dont la formule chimique est H2) est un gaz ultraléger. 
Avec quelques propriétés spécifiques :

  • Très inflammable, inodore, incolore, non toxique et non corrosif ; 
  • Performant énergétiquement, il peut aussi être stocké ;
  • Il est également le principal constituant du soleil ;
  • Et à l’origine de la formation des étoiles ;
  • Élément le plus abondant de l’univers, il est pourtant rare sur notre planète (à l’état naturel).

2. À quoi sert l’hydrogène ?

Partout en Europe, l’hydrogène gris est déjà très utilisé par l’industrie. C’est un hydrogène produit par « craquage » du gaz, un processus très émetteur de CO2. Il est utilisé comme matière première dans un certain nombre de procédés chimiques eux aussi émetteurs de CO2 : production d’ammoniac, raffinerie du pétrole, fabrication d’acier et de ciment… Remplacer cet hydrogène « fossile » par de l’hydrogène vert permettrait de décarboner massivement notre industrie et d’agir durablement pour l’environnement.

3. Pourquoi parle-t-on d’hydrogène… vert ?

En réalité, l’hydrogène est très présent, mais pas tout seul… Par exemple, dans l’eau (le fameux H2O, c’est en partie lui), dans le pétrole (HC),ou dans le gaz naturel (CH4). 

L’enjeu est toujours de récupérer cet hydrogène, c’est-à-dire le séparer des autres éléments, ce qu’on fait grâce au vent, à l’eau et au soleil. Confus ? La parole à Alessandra Di Lieto, Senior Communication Advisor chez ENGIE Hydrogen : « Il est vert, car nous utilisons les énergies renouvelables — l’éolien et le solaire — pour produire cet hydrogène renouvelable. Contrairement à l’hydrogène gris très utilisé par l’industrie, sa production est “propre” et n’émet pas directement de gaz à effet de serre. » Une sacrée différence !

Cet hydrogène vert peut ensuite être injecté dans les réseaux de distribution lorsque les énergies renouvelables ne produisent pas suffisamment d’électricité, assurant ainsi la continuité d’alimentation et la sécurité en cas de pics de consommation.

4. En bref, quels sont les atouts de l’hydrogène vert ?

Pratique, propre, polyvalent, abondant et puissant, l’hydrogène renouvelable coche plusieurs cases…

  • Stockable et transportable, il peut générer de l’électricité à la demande, favorisant ainsi les énergies renouvelables (solaire ou éolien).
  • En tant que combustible, l’hydrogène vert peut aider à diminuer l’empreinte carbone des industries, mobilité, etc.
  • Pour l’industrie, il peut incarner le futur remplaçant de l’hydrogène gris (ou fossile) et contribuer à décarboner les processus de production industrielle. Une énergie locale, zéro carbone et flexible ! 

5. Plus concrètement, quels sont les projets où l’on retrouve de l’hydrogène renouvelable ?

Un carburant durable et performant pour la mobilité « lourde »

Les véhicules à hydrogène ne génèrent aucune émission carbone ou particules fines, tout en offrant une autonomie allant jusqu’à 700 km. C’est aussi un carburant trois fois plus puissant que l’essence, avec une capacité de stockage inégalée. Et tandis qu’un bus électrique met 4 heures à se recharger, le bus à hydrogène fait le plein en… 20 minutes. Qui dit mieux ? (2)
Mais pensez aussi au transport maritime, ferroviaire et à l’aviation !

Une énergie propre pour décarboner les « usines »

L’hydrogène vert est une opportunité pour les industries, afin de diminuer l’empreinte environnementale de leurs activités. Par exemple, pour les producteurs d’ammoniac, le secteur minier, les raffineries de pétrole, les aciéries, etc. 
ENGIE mène plusieurs projets dans ce sens, comme par exemple le projet industriel Columbus, avec Carmeuse et John Cockeril. Ce projet va aider les sidérurgistes de la région de Charleroi à se décarboner. Concrètement, il vise à produire de l’e-méthane, en combinant de l’hydrogène produit par un électrolyseur de 100 MW aux émissions de CO2 récupérées lors du processus de production de la chaux. 

Une solution efficace stockable capable de pallier la variabilité des énergies renouvelables

Vous le savez peut-être, le solaire, l’éolien et l’hydraulique sont des énergies capitales pour réussir la transition énergétique. Mais elles sont intermittentes. Cela signifie qu’on ne peut pas en produire constamment (la nuit, sans vent, etc.). Bonne nouvelle, l’hydrogène peut incarner une excellente solution de stockage et de redistribution à la demande. 

6. Quels sont les défis à venir ?

C’est une bonne question, tant il s’agit d’une énergie d’avenir. Mais cela pose des défis technologiques et économiques. Grâce à l’industrialisation et au déploiement à grande échelle de l’électrolyse, le frein financier peut progressivement être levé. Côté technique, l’un des enjeux est d’augmenter la taille des électrolyseurs pour réduire les coûts de production.